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Le Thésaurus de l’UNESCO ou la corne d’abondance du savoir

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L’UNESCO est une institution de l’Organisation des Nations Unies spécialisée dans les domaines de l’éducation, la science et la culture. Cette branche fut créée le 16 novembre 1945. Le thésaurus de l’Unesco est une liste structurée de descripteurs, il est donc utile pour l’indexation et la recherche bibliographique dans les domaines de l’éducation, des sciences et sociales et humaines, de la culture, de la communication et de l’information. Ce thésaurus est ce qu’on peut appeler un macrothésaurus par sa complexité et son ampleur dans la recherche.
<Il serait donc trop long voire impossible de décortiquer son fonctionnement, c’est pourquoi il est préférable de s’intéresser au terme de thésaurus et à l’initiative de l’UNESCO d’en créer un. Nous aborderons également sa construction et son évolution depuis sa création, jusqu’à nos jours.

unesco-thesaurus-couv                logo_unesco

Un thésaurus, pour quels besoins ?

La décision de l’UNESCO de concevoir un ouvrage d’une telle envergure a été longuement réfléchie car elle a impliqué de nombreux moyens de mise en oeuvre.

Thésaurus. Derrière ce terme, plutôt barbare au premier abord, se cache une étymologie beaucoup plus poétique, provenant du grec ancien « trésor ». Quel rapport, me direz-vous? Pour l’expliquer, il paraît indispensable dans un premier temps de clarifier la définition du mot « thésaurus ». Il s’agit d’un langage d’indexation formé de descripteurs (c’est-à-dire des concepts représentés par des termes capables de les exprimer sans ambiguïté). Ces derniers permettent l’indexation des documents. A chaque requête formulée, une combinaison de descripteurs est choisie, permettant de retrouver les documents en question. Prenons l’exemple d’un document contenant des « statistiques relatives à la productivité des petites et moyennes entreprises dans les pays en développement ». Le résultat de son indexation se présentera ainsi :
– statistiques industrielles
– productivité
– petites entreprises
– moyennes entreprises
– pays en développement

De cette manière, le document peut ensuite être extrait grâce à tout ces descripteurs. 
Basé sur un concept d’arborescence, avec une multiplication de branches et sous-branches qui découlent d’une même notion, le mot « thésaurus » semble tout à fait bien choisi, tout à fait approprié pour exprimer l’abondance et le caractère précieux de la connaissance, rendue plus accessible grâce à cet outil qu’est le thésaurus.

Si dans la Bible, la métaphore de la sagesse est imagée comme un trésor de connaissances, si pour Hésiode la langue est un trésor de mots, alors il est tout naturel de qualifier un langage documentaire tel que le thésaurus en tant que mine d’informations, un trésor de savoirs.Pour résumer, le thésaurus n’est ni un dictionnaire, ni une encyclopédie mais un outil documentaire qui permettait d’assurer la coïncidence entre les différents  langages employés par les émetteurs et les récepteurs de l’information, et d’accéder ainsi rapidement aux documents enregistrés dans une base de données et que l’on souhaitent consulter. C’est ainsi qu’une organisation d’envergure telle que l’Unesco a envisagé la création d’un tel outil.

« Liste structurée de descripteurs pour l’indexation et la recherche bibliographiques dans les domaines de l’éducation, de la science, des sciences sociales, de la culture et de la communication. »

Voici ce que l’on peut lire en guise de sous-titre en ouvrant le Thésaurus de l’UNESCO, comme première entrée en matière. Présenté comme un outil d’indexation et de recherche de l’information, ce thésaurus a été établi pour le Système de documentation automatique, réseau documentaire intégré de l’UNESCO établi entre 1969 et 1971.

Le thésaurus de l’UNESCO offre une large palette des principaux domaines de la connaissance, il a été conçu de façon à permettre l’approfondissement de l’analyse de tous les thèmes, tous les champs d’action de l’Unesco. Il représente véritablement le langage documentaire principal de l’institution et contient des milliers de termes (descripteurs et non descripteurs). Autrement dit, il est colossal !

Parmi les documents traités par ce système, qu’il est donc possible de retrouver et d’indexer, une typologie plus précise de ceux-ci a été déterminée :
– documents nouveaux ou antérieurs de l’UNESCO (rapports de mission, documents du Conseil Exécutif…)
– publications de l’UNESCO
– périodiques de l’UNESCO
– documents et publications des bureaux régionaux et instituts relevant de l’organisation
– acquisitions des bibliothèques de l’organisation
Enfin, le thésaurus de l’UNESCO propose plusieurs modes de présentation : d’un côté, une liste alphabétique structurée et permutée et de l’autre, un index hiérarchique par microthésaurus dans l’ordre alphabétique
.

Nous ne nous attarderons pas plus sur les usages et le fonctionnement du thésaurus. A savoir, ce thésaurus est en accès libre et peut-être utilisé par n’importe qui. Pour aller plus loin, nous vous laissons explorer une carte conceptuelle assez pertinente qui offre plus d’explications:

http://cursa.ihmc.us/rid=1227104452062_846378584_9011/Th%C3%A9saurus%20de%20l’UNESCO%20Perrine.cmap

Construction et évolutions du thésaurus

Pour mieux comprendre l’histoire de cet ouvrage aussi intriguant, aussi incommensurable, voici les étapes de sa fabrication et de ses évolutions.

En réalité, une fois le Système de documentation automatique mis en place, en 1973, le désir d’approfondir l’analyse de tous les thèmes retenus en réponse aux besoins particuliers du système a été ressenti. La première étape de la constitution de cet ouvrage d’envergure s’est concrétisée à l’aide du Macrothesaurus de l’OCDE d’où de nombreux termes ont été tirés, permettant d’établir « un premier jet ». Tout ceci s’est fait grâce au concours de Mme Jean Aitchison, auteur de plusieurs ouvrages concernant les thésaurus (Thesaurofacet,Thesaurus Construction).
Suite à l’extraction d’une armada de descripteurs, la deuxième étape de l’élaboration du thésaurus de l’UNESCO, réalisée entre 1973 et 1974, a consisté à mettre au point une édition provisoire. Pour ce faire, une identifcation des différentes thématiques, en lien direct avec les activités de l’UNESCO a été établie. Enfn, une des dernières étapes a consisté à soumettre cette édition provisoire à l’UNESCO afin de s’assurer de leur pertinence. Ce projet aux 5000 termes a plus précisément été examiné par ses administrateurs et ses spécialistes, pendant que la Section de documentation automatique commençait déjà à en faire usage à titre expérimental. La version originale du thésaurus, en anglais, a finalement été conçue entre mai et novembre 1976 en tenant compte des remarques des spécialistes de l’UNESCO. Certains domaines ont donc été enrichis (notamment la culture, le droit international, les droits de l’homme, l’océanographie…). Finalement, de nombreux termes ont été ajoutés, augmentant le total à 8500 termes pour cette version finale de 1976.
Par la suite, face au caractère interminable de cet ouvrage,  interminable dans le sens où les informations doivent sans cesse être renouvelées et actualisées, de nombreuses mises à jour se sont avérées nécessaires. En effet, de nouveaux centres d’intérêt et des sujets prioritaires apparaissent continuellement et sont directement reflétés dans le vocabulaire de la documentation produite par l’UNESCO. De cette façon, la publication de la première édition du thésaurus de l’UNESCO en 1977 n’a point du tout marqué la fin de son développement. Cette liste structurée et contrôlée de termes est constamment enrichie et mise à jour dans le but d’être le miroir de l’évolution des progrès et des activités de l’organisation.
Face à la dimension internationale de l’Unesco, la nécessité d’un thésaurus multilingue s’est imposée. En 1984, sa version française est éditée. Loin d’être aisée, la traduction d’une langue à l’autre se confronte à de nombreux problèmes (qui s’imposent en général pour tout type de traduction) tels que la non-correspondance de certains termes, les traductions multiples selon le sens, l’absence de termes d’une langue à l’autre et enfin les découpages d’un champ sémantique qui peuvent être différents selon les langues.
 Comme les thésaurus sont des structures hiérarchiques, l’absence de correspondances peut avoir des répercussions importantes sur les sous-structures.

Cependant, des quiproquos peuvent survenir au sein d’une même langue, comme le témoigne le sujet de la conférence qui suit, où la liste des synonymes choisis pour le terme « handicapé » est sujet à controverse :
http://www.ted.com/talks/aimee_mullins_the_opportunity_of_adversity.html

Par la suite, le thésaurus s’est vu enrichi d’une version espagnole, l’élevant au rang de macrothésaurus trilingue. Puis les supports se sont diversifiés, suivant les changements techniques et technologiques. L’ouvrage s’est métamorphosé en version CD-ROM et en ligne.

Pour terminer sur une note plus ludique, nous vous proposons un exercice pour s’entraîner à la manipulation du thésaurus de l’Unesco, concocté par un professeur à l’université Claude Bernard de Lyon :

http://spiral.univ-lyon1.fr/files_m/M6448/WEB/prototype/ressources/exercicethesaurusunesco.html

Et pour les hispanophones, voici un tutoriel d’aide à l’utilisation de l’ouvrage :

http://www.youtube.com/watch?v=E4GFKxBWZHo


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